Pour compléter un arbre généalogique, par curiosité ou comme une marque de respect pour le devoir accompli, retrouver un ancêtre militaire est une démarche qui impose de la méthode, de la rigueur, un certain niveau d’investissement et parfois un nombre d’heures non négligeable.
La recherche d’un ancêtre militaire fait appel à certains documents militaires, aujourd’hui archivés. Ils sont accessibles en ligne, sur les sites internet d’archives militaires ou “physiquement”, dans les salles de lecture des services d’archives militaires au niveau communal, départemental ou national.
Les sites internet les plus riches sont ceux du CAPM (Centre des Archives du Personnel Militaires), du “Grand Mémorial” (Ministère de la Culture) et celui du SHD (Service Historique de la Défense) sur lesquels les documents numérisés peuvent être parcourus.
Retrouver un ancêtre militaire qui était dans l’Armée de Terre
Le 02.07.1716, une ordonnance commande aux majors de régiment de tenir un registre “coté et paraphé” des sergents, des caporaux et des soldats avec leur nom de famille, leurs prénoms, le lieu de leur naissance, leur âge et la date de leur recrutement. Ultérieurement, la date de leur décès, de leur désertion ou du congé absolu venant compléter ces registres.
Note, mis à part les registres matricules des Gardes Françaises, la mention “tué” apparaît rarement sur la fiche des conscrits, bien que cette indication apporte un détail essentiel dans le cas de recherches généalogiques.
En 1951, le bureau des Archives Administratives Militaires de Versailles verse la majorité des registres matricules des troupes de l’Ancien Régime au Service Historique de l’Armée.
De 1716 à 1786, on compte une dizaine de registres par régiment. Après 1786, les soldats étant notifiés en suivant la date de leur incorporation, une table (liste) alphabétique des soldats apparaît à la fin de chaque registre.
Attention, les registres étant renouvelés de façon régulière, il peut y avoir plusieurs occurrences pour un même soldat.
Retrouver un ancêtre militaire qui était marin de l’Etat
Avant le XIXe siècle, avec le système des classes et ensuite celui de l’inscription maritime, les soldats marins et les officiers de la marine de Guerre sont généralement, à la base, des marines de commerce et de pêche.
A partir du XIXe siècle les registres matricules se développent. Ils sont archivés dans la “série* M” par le Service Historique de la Défense dans les ports comme Brest, Cherbourg, Lorient, Rochefort et Toulon.
- Lorsqu’on parle d’archives, une série représente un ensemble de documents (dossiers, fiches, carnets, photos, etc.) ayant entre eux des liens historiques ou thématiques d’interdépendance.
Pour faire aboutir la recherche d’un ancêtre militaire marin de l’Etat, il faut connaître son numéro de matricule, accessible éventuellement sur un rôle d’équipage ou sur le livret militaire, sur lequel figure également le code représentatif du port d’attache de tous les marins de l’Etat.
A partir de 1951, les immatriculations des marins de la France entière sont regroupées au bureau maritime des matricules (Fort Lamalgue, Toulon). Les rôles enregistrés avant 1791 sont archivés aux Archives nationales “sous-série Marine C6”. Les rôles postérieurs à 1791 sont archivés dans les ports eux-mêmes.
Note, la “série MV CC7” dédiée aux officiers peut aussi contenir des dossiers de simples marins voire de corsaires, ces derniers n’étant pourtant pas militaires.
Retrouver un ancêtre militaire qui était dans l’Armée de l’Air
Pendant la Grande Guerre (1914-1918) et jusqu’en 1934, l’Armée de l’Air n’existait pas ; à cette époque dans l’aéronautique, les soldats relèvent de l’Armée de Terre. C’est sous le ministère de Laurent Eynac, Premier Ministre de l’Air (1928) que, le 02.07.1934, l’Armée de l’Air devient officielle.
Au cours de la Première Guerre mondiale, un fichier du personnel militaire de l’aéronautique représente pus de 74 000 fiches (“sous-série AI 4P”). Ce fichier est accessible en ligne (Mémoire des hommes) ainsi que les “carnets de comptabilité en campagne” (“sous-série AI 2A”) ; ces documents rapportant des données essentielles sur le personnel et le parcours des unités d’aviation.
Les dossiers administratifs des soldats de l’Armée de l’Air forment la “série AI P”, qui se scinde en plusieurs sous-séries, importantes à consulter dans la recherche d’un ancêtre militaire-aviateur :
- la “sous-série AI 1P” : dossiers des officiers depuis 1934, et nés il y a plus de 100 ans,
- la “sous-série AI 3P” : dossiers de tous les militaires morts en Indochine (1946-1954),
- la “sous-série AI 6P” : dossiers des personnels des Forces Aériennes françaises libres, et
la “sous-série AI 7P” : dossiers des militaires dont le décès a été déclaré pendant la Seconde Guerre mondiale.
Note, pour consulter ces derniers dossiers en version papier, il faut obtenir une autorisation.